mardi 6 septembre 2011

Mare Cage (09/11)

 

Dans une cage cérébrale, les cris grincent sur les parois, le regard affolé cherche une issue, raye les parois de sa détresse. Les murailles rassurantes se sont fait entraves, l'abri devient cercueil. Les paupières s'agitent sans repos, comme voulant fuir ce qui doit être un cauchemar.
Cet incessant défilé de tourmenteurs aux doigts crochus, pinçant la chair comme on déloge une vilaine araignée. Le corps est un rail sur lequel passe une multitude de trains rouillés et des mains froides se convulsent sur la peau, raclant la moindre parcelle. Quel est ce lieu ? Le fond d'un puits, un égout infernal, un cachot, ou une boite en fer dans laquelle sont enfermés vos yeux. Un espace si petit qu'il écrase les membres le long du corps, empêchant les yeux et la bouche de s'ouvrir.
La crasse des murs meurtris les mains apeurées, à la recherche d'une forme rassurante, d'une lumière. Les doigts se referment dans le vide, les cris se bousculent dans la bouche scellée par l'angoisse, jusqu'à l’asphyxie.
Alors, au moment où le visage se déchire de désespoir, les yeux s'ouvrent, l'air empli les poumons et les mains se délient.
Un réconfortant soleil glisse ses rayons à travers un store, le froid s'est dissipé et un air pur circule librement. La chaleur détend le corps, lavant les membres de la peur qui y étaient instillée. L’extérieur est empli de bruits familiers et, dans un dernier vertige, le corps est purifié des miasmes de la nuit.
Comme sorti d'un cercueil, bras et jambes sont encore hésitant mais le mouvement nourrit le courage. Se lever, laisser entrer pleinement la lumière et lever les yeux vers le ciel, en n'oubliant pas que le monde est infiniment plus vaste que notre crâne.

mercredi 1 juin 2011

Uncontrolable Flesh (06/11)



Elle lève la fumée, elle mène le filet.
Il rêve la moitié.








Parfois dans les étoiles transparaît un souffle, un soupir. Lassitude d'un monde trop grand, ou plénitude d'une encre infiniment sèche. Lorsque les sphères ont tourné, que l'eau est tombée, les étoiles ont joué aux dés.
Les limules sortirent de terre bien avant nos pères, traînant leurs corps grisâtres sur le sable qui s'écroule. Avant les Cathédrales étaient les Temples, tracés dans le ciel en formes rassurantes. Mais si ses masques ont changé, l'humain porte toujours cette âme défigurée par l'absurdité de sa propre existence.
Incapable de comprendre ce qu'il se plait à expliquer, et même dans sa chute inexorable, il ne cesse d'avancer.
Dés son premier souffle l'humain n'a de cesse de défier les cieux qui l'ont crées. Peut-être les étoiles trichent-elles aux dés.








Image : Jellyfish Dawn by paranoimiac

vendredi 28 janvier 2011

Le monde gris

 

Dans les forêts de fer et les lys de cendre,
L'homme de science avance.
Des hardes de réalité sutturée
Recouvrent son corps couturé,
Et de ses théories rapiécées
Guide ses troupes estropiées,
Cécité, satiété, avidité en sont les piliers.

Mais le livre des chaînes ment.
Hélas pour les Cassandre lassant,
Les bruleur de sens
Font descendre l'essence,
Et dans leur démence
Ne laisseront que des cendres.


"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"
François Rabelais

Image : Apocalyptic Visions Darker by iliopetra

samedi 8 janvier 2011

"FUCK REALITY"



J’emmerde la réalité,
J’emmerde le temps, les mesures et les chiffres,
J’emmerde l’argent,
J’emmerde la fierté et la valeur.

Vos sciences sont si dures que vous brisez des crânes avec.

J’emmerde le paraître, le soleil et le pareil,
J’emmerde le corps et la chair, la souillure que l’on mange.
J’emmerde les lois et les choix, laisse choir et déchois.
J’emmerde ces faux, ces faux qui font défaut au faux qu’il faut.
J’emmerde toutes ces boites où l’on se range pour ne pas être vu.

J’emmerde le froid, le chaud, la peau qui recouvre mes os, ces mot qui cachent mon cerveau.
Je pourrais tout donner si je n’avais pas peur d’étouffer, d’écraser.
Je pourrais tout brûler si je n’avais pas peur d’étouffer, d’encrasser.

Purifier ou noircir le résultat est stérile. Pourquoi créer ? Remettre en question son existence, sa légitimité, détruire ce qu’on a fait ou mourir sous sa monstruosité.

J’emmerde le sommeil et les rêves

Mais j’aimerais toujours la lumière et les ailes, le vent et les plaines, les plumes et ces traces si vaines.

«  Il y a tant de beauté dans le monde… parfois j’ai l’impression qu’elle me submerge de partout et s’en est trop, mon cœur se remplit comme un ballon prêt à exploser. Et là, je comprends qu’il faut que je lâche prise, que j’arrête d’essayer sans cesse de m’y raccrocher. Et ça glisse sur moi comme de la pluie, et je ne peux plus rien éprouver d’autre que de la gratitude pour chaque seconde de mon insignifiante petite vie. »
American Beauty