mercredi 12 septembre 2012




Lorsque l'eau aura baissé, lorsque la terre sera asséchée, lorsque les forets auront brulées, lorsque les montagnes ne seront plus que cratères, viendra le temps des prières.
C'est vers ce ciel aigre que les enfants du Limon tendront les bras, attendant le Dieu qui ne viendra pas.
Les limules seront rassasiés et les guerres cesseront, faute de guerriers.
Les legions de fer rouilleront et se diviseront, leurs peuples esclaves se dévoreront et, dans un dernier soubressaut les cieux vengeurs noierons les derniers pleurs.

La déchéance touche à sa fin, la chute atteint son terme. Le ras-de-marée de l'oubli lavera la Terre de toutes ces infamies.
La Nuit couvrira le monde comme une mère étreint son enfant égaré.

Mais il est dit que l’Équilibre retentira une nouvelle fois, et que des cendres du mondes émergeront à nouveau les enfants du Limon. De leurs mains jeunes et fécondes ils rebâtiront le monde, et, une nouvelle fois, reprendront leur ronde.





Image : Pestilential Advent by Keithwormwood

lundi 10 septembre 2012

L'oiseau de feu



Je suis l'oiseau de feu, l'oiseau de tonnerre, le corbeau de tempête, l'incendiaire, l'immortel.
Semant flamme et déroute, graines et racines, cendres et doutes, je fut sauvé du péché et ne suis plus esclave des routes.

Les cages de fer, les yeux de verres, ces chairs synthétiques et ces corps asymétriques, les roses dociles, Eros s’érode aussi. Moi seul resterait, la flamme qui se consume à jamais, moi seul détruirait ou épargnerait les terres ou je m'élève.
Les étoiles ou les mages, les déserts prophétiques, les tombeaux hérmétiques, les plaies de la trinité, moi seul resterai.

De vents et de tonnerres, de hurlements et de colères, de pardon et de ténèbres, je n'ai cure des tourments de la Terre, je chanterais notre ère et les prochaines.
Peu importe les ombres ou l'avide nuit, rien ne peut m'avaler, moi seul resterai, ce que je ne peux dominer je le détruirai. Je ne cesserai jamais de créer.

Je suis la flamme, je suis la vie, je suis la lumière, la mort, l'oubli, le début plus que la fin. Rien ne peut me rattraper, ni l’infatigable Ouroboros, ni le défunt fils de Nout ni l'immortel nouveau né. Je suis le Phoenix et moi seul resterai.






Image : phoenix by soupandbutter