samedi 25 février 2017

Du haut de mon jeune âge, j'ai tout de même eu l'occasion d'observer un grand nombre de politiques dans leur milieu naturel. Leurs promesses, leurs intentions, leurs actes, leurs réussites ou leurs erreurs...et je n'arrive jamais à me départir de cette vision que j'ai d'eux. En fait je les imagine comme un joueur de jeu video qui croit connaitre la guerre, un amateur d'ULM que l'on placerait dans un cockpit de navette spatiale ou un bricoleur du dimanche à qui l'on confierait l'ingénierie de la prochaine tour de Dubaï. Ils ne sont pas ignorants non, ils sont également bien entourés de conseillers divers. Ce qui me gène c'est que la plus grosse part de leurs compétences est politique. Ils savent gérer des gens, des foules, d'autres confrères. Leurs équipes de communication sont tentaculaires, et leurs stratégies sont avant tout électorales.

De l'autre coté qu'avons nous ? le grand monde, l'économie de plus en plus opaque, les relations diplomatiques avec des cultures éloignées, une infinité de paramètres de la vie quotidienne, le tout irrigué par l'argent qui ne dort jamais.

Quand je vois que les humains confient l'essentiel des opérations financières à des robots traders car ils ne sont plus capables de gérer ou de comprendre les flux qu'ils traitent. Quand les dettes des pays s'échangent à coup de pourcentages infinitésimaux et qu'un tweet agite la bourse de spasmes aux conséquences imprévisibles.Qu'une société est composée d'une multitude de profils différends, de professions qui s'équilibrent tant bien que mal et d'inégalités béantes. Je ne pense pas être le seul à avoir l'impression d'être dans un édifice pour le moins bancal.

Cela paraît complexe, mais c'est sans compter tout ce que je ne cite pas comme les productions agricoles, la pollution et d'autres paramètres dont je ne connais même pas l'existence.

Qu'y a-t-il de plus complexe ? La météorologie, le climat par exemple, ça c'est complexe. Tellement complexe qu'au bout de quelques mois, l'horizon de prévisibilité rend impossible toute projection.
Les sciences spatiales ou aéronautiques, déduire la composition d'une planète sans même la voir, en analysant la lumière qui la traverse, faire voler une masse de métal de plusieurs tonnes, voila qui semble complexe.

Je m'étale un peu mais c'est pour bien faire passer cette idée de complexité. Toutes ces activités ont en commun une chose ; elles sont pratiquées par une armée de scientifiques hautement qualifiés, et qui ne prennent aucune décision importante sans un minimum de consensus de la communauté.

Alors pourquoi confie-ton les rênes d'un pays à des gens qui ne disposent pas du quart des connaissances nécessaires pour appréhender les problèmes auxquels ils sont confrontés, mais qui en plus gaspillent leurs ressources à conserver leur place ?

Même les plus brillants économistes se distinguent d'abord par leur couleur politique. Suis-je naïf de croire que nos gouvernants ont besoin de renforts scientifiques ? Il semble que la réduction de notre consommation (la plus dure des résolutions, mais, je le crois, la plus durable) n'est pas pour aujourd'hui, alors donnons nous les moyens de comprendre notre folie. Si nous ne sommes pas disposés à ralentir le pas, je préférerais voir où tout cela nous mène.

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