dimanche 20 août 2017

Le Dieu de la guerre



La guerre est une chose complexe, ses origines sont diverses, ses justifications nombreuses. Ses noms aussi : guerre mondiale, coloniale, de conquête, guerre mondiale, psychologique, guerre de religions...
Les contextes sociaux, économiques, en fond des évènement difficiles à analyser, pourtant le but est toujours le même, le résultat est invariable : ressources et territoires. Comme les singes, les ours, les fourmis ou même les bactéries. Peu importe les oripeaux que porte le Dieu de la Guerre, le chemin est toujours le même.
Notre décennie, lassée de la paix laissée par le dernier embrasement mondial, a vu jaillir une violence que l'ont croyait appartenir à l'Histoire : le combat au nom de Dieu.
Nous avons vu Daesh émerger des ruines du conflit irakien, nous l'avons vu rassembler sous sa bannière une multitudes de peuples et d'individus et désigner l'Occident comme l'ennemi à abattre.
Nous, simples citoyens, voyons tout cela par le prisme de l'idéologie. Une vision romantique où ce que nous sommes dérange, notre liberté, nos principes démocratiques. A force de boire et de nous amuser, sans doute les avons-nous provoqués.
"Non vous n'aurez pas ma liberté de penser !" clamons nous dans nos manifestations, persuadés de lutter, à notre niveau, contre le fanatisme et l'obscurantisme. Cette illusion nous préserve de la réalité de notre impuissance. Nous aurions un rôle à jouer dans cette histoire, nous sommes utiles.

Les guerres de religions n'existent pas.
Une idéologie est certes nécessaire pour guider et exalter, mais nous n'avons nul besoin de Dieu pour commettre des génocides. Les fondateurs de Daech ne sont pas des imams ou des théologiens, ce sont d'anciens généraux de Saddam Hussein.
Lorsque l'on parcours des témoignages et des récits on constate vite l'absence de Dieu. La vie des gens, civils ou militaires, est régie par la faim, l'argent, les munitions, les drogues et les médicaments et surtout les opérations militaires. La Charia dont on nous rabat les oreilles n'est qu'un outils de contrôle pour punir ou privilégier, déformable à merci.
Bien sur, celui qui se fait exploser dans une foule pense servir sa foi, mais ce n'est certainement pas la motivation de ses supérieurs. Leur but est d'étendre leur emprise et leur territoire, tout comme le troisième Reich, Napoléon, Attila ou César en leur temps. Cela n'a rien à voir avec une quelconque religion, les ferments idéologiques sont interchangeables car le but ne varie pas, ni la violence mis en oeuvre pour l'atteindre.

Je ne me livrerai pas ici à une analyse géo-politique, mais un bref regard en arrière nous rappelle que l'Occident n'a eu de cesse de déclencher ou d'entretenir des guerres au moyen-orient (pour le meilleur ou pour le pire je ne suis pas là pour en juger).
Mais les conséquences sont là, croyez vous vraiment que ce soit nos salles de concerts ou nos publicités de lingerie qui poussent des terroristes à mourir en martyr ?
Nous ne sommes pas attaqués pour ce que nous sommes, mais pour ce que nous, ou plutôt nos dirigeants, font.

Nous n'y sommes pour rien et nous n'y pouvons rien. Ce n'est que la rançon de décennies d'instabilité et de souffrance. Les historiens du futur étudieront tout cela et penseront, avec le recul : "Comment  ne l'ont-ils pas vu venir ?" tant l'enchaînement des évènements leur paraîtra évident.
Nous ne sommes pas acteurs de ce conflit, nous en sommes les otages.
Le vernis religieux et idéologique nous y implique émotionnellement, mais nous ne pouvons pas plus lutter contre lui que nous n'avons pu lutter contre la crise économique des subprimes.
Face à cette dernière, il nous est apparut évident que nous n'avions aucun rôle à jouer face à des banques qui s'affrontent à coup de milliards de dollars. Nous avons subi, enduré, attendu que ça passe.

Le terrorisme, Daech, c'est exactement la même chose. Des forces et des enjeux qui nous dépassent, le résultat de dizaines d'années de tensions qui explosent. Qui sommes nous, individus, à croire que notre force morale étouffera le volcan ? Non, boire un verre en terrasse ne fait pas de nous des résistants.
Nous ne sommes que des cibles, comme un chien que l'on tue pour atteindre son maître.
Des victimes.






Image : Cult of fire